49.10 Ouais, Tu Vas Sucer… Et Tu Vas En Avoir Pour Ton Grade !

Le lundi après la finale du tournoi de rugby, je me réveille dans le même état dans lequel je me suis endormi la veille : avec un désagréable mélange de sentiments, un mélange à base de frustration, de déception et d’angoisse…
Il est 7 heures, la maison s’anime, des bruits de vie viennent à moi depuis la salle de bain à l’étage et depuis la cuisine au rez-de-chaussée…
J’ouvre le rideau et je constate que la météo, grise, pluvieuse, triste, semble se mettre aux couleurs de mon état d’esprit du jour. Quand je suis triste, je n’ai pas envie d’une belle journée… une belle journée, appelle à être heureux… lorsque je ne le suis pas, je préfère la grisaille…
Conforté dans mon envie de rien faire par ce temps qui m’autorise à ne rien faire… ni aller courir sur le canal, ni aller à la piscine, ni grand-chose d’autre… voilà, je me remets au lit : je vais faire la grasse mat… en attendant peut-être de trouver le courage d’affronter une nouvelle journée, une nouvelle semaine, et l’été devant moi, sans mon Jérém…
Car là, c’est bon, je pense… ce qui s’est passé dans les vestiaires du terrain de rugby hier après-midi, c’était la der des ders… une baise d’adieu…
Quand j’y repense… cette victoire arrivée à la toute dernière minute grâce à une passe du Thibault à dos large au profit du Jérém à peau mate… je revois son attitude de fauve vigoureux, la puissance de son regard oscillant entre le ballon et les deux poteaux lors de la transformation… son coup de pied, le ballon qui fend l’air et décide de la victoire… la liesse de son équipe… l’accolade avec Thibault… les larmes de Jérém…
Je repense, comment pourrait-il en être autrement, à la délirante partie de jambes en l’air dans le vestiaire… Jérém allongé sur un banc… ma bouche coulissant sur sa queue… sa rondelle recevant les caresses de ma langue… puis, moi à plat ventre sur le même banc… ma rondelle recevant les caresses de sa langue, je n’arrive toujours pas à y croire… mon ti cul recevant les assauts de sa queue… à nouveau Jérém allongé sur le banc, moi empalé sur sa queue, coulissant de haut en bas et de bas en haut autour de son manche… puis la jouissance… la sienne, en moi… c’est indiciblement beau de voir ce mec jouir et se vider en moi… encore la jouissance, la mienne ce coup-ci, entrainée par celle du mâle… je gicle sur son torse et le bogoss exige que je nettoie tout ça avec ma langue…
Vient la douche, ensuite… la sienne, spectacle à couper le souffle… la mienne… à genoux devant lui, copieusement aspergé par son jet dru, doré, odorant…
Pendant que je me douche enfin à l’eau chaude, le bogoss s’habille… voir un bogoss pareil enfiler un t-shirt blanc et le jeans qui va avec, ça donne des envies… je ne peux pas le laisser partir comme ça… je ne résiste pas à la tentation de lui quémander une pipe pour la route… pendant que je le suce, son portable sonne… bizarre mais excitant de sucer Jérém pendant qu’il parle au tel avec son pote Thibault…
Après de grands coups de reins, le bogoss jouit vite dans ma bouche et il est déjà sur le point de partir… lorsque je lui demande quand est-ce que je le reverrai, je m’entends répondre froidement qu’il ne va plus trop avoir de temps pour moi car il a envie de profiter de ses potes avant son départ à la rentrée…
Après la douche odorante, la douche à l’eau chaude, me voilà douché une fois encore, à l’eau froide, très froide… le bogoss me lâche que finalement il compte partir à la rentrée, partir loin de Toulouse, sur un ton complètement désinvolte et détaché, comme si ça ne lui faisait ni chaud et ni froid… et, sur ce, il se tire…
Après des mots pareils, si définitifs, sans appel, quoi espérer encore ? J’ai l’impression de me retrouver face à l’inéluctable, à la désolation d’un avenir sans Jérém…
C’est pourquoi, lorsque le samedi d’après mon portable beepe à 2h45, pendant que je me tape une dernière branlette pour trouver le sommeil, je n’arrive pas à croire à ce qui s’affiche sur le petit écran…
« cz moi minant depech ».


Ça a vraiment du mal avec l’orthographe, un mec fatigué et bourré… mais en même temps, même à jeun, Jérém fait des fautes, ce qui le rend touchant et mignon…
J’ai tout juste le temps de lire, que le tel sonne… le portable cafte : « Appel de Jérém »… je décroche mais à l’autre bout ça raccroche aussitôt… ça ressemble à une manœuvre pour attirer mon attention sur le message qu’il vient d’envoyer… comme pour s’assurer que j’ai bien reçu le message…
Ah, ça, oui, j’ai bien reçu le message… mon bobrun a envie de se vider les couilles et il m’appelle à la rescousse au beau milieu de la nuit… comme quoi, il ne peut se passer de moi… soit il n’a pas trouvé de cul à baiser à son gout, soit il en a baisé mais il a encore des besoins… coup de fil à un vide-couilles, donc…
Putain de mec, putain de voyou sexy et insupportable, saligaud, va… mais comment dire non à une proposition de ce type ? Comment ne pas être emballé à l’idée de retrouver son jeune amant, suite à une sollicitation venant de sa part, alors que dimanche dernier il m’a dit qu’il ne souhaitait plus me voir ? Mais qu’est-ce qu’il l’a fait changer d’avis ? Juste un besoin impromptu de sa queue ? Ou bien il y a autre chose ?
« 10 minutes, j’arrive », voilà ma réponse.
Je saute du lit, je me rhabille vite fait…
Je ne me pose même plus la question de comment me comporter avec lui… une semaine sans le voir et je suis en manque… une semaine sans nouvelles et il m’appelle car il a envie de baiser au beau milieu de la nuit… il faut avouer que c’est excitant…
Une minute plus tard je suis dans la rue… je n’ai pas laissé de message pour maman mais je me dis que, le cas échéant, je lui enverrai un SMS à 6 heures pour lui dire que je suis parti courir sur canal…
Je viens de fermer la porte d’entrée de la maison et je me rends compte que, dans ma précipitation, j’ai oublié le cadeau de Londres… je me dis que ça ferait peut-être son effet… ça lui montrerait à quel point je tiens à lui… et le fait de lui donner lors de ces retrouvailles lui montrerait à quel point je suis heureux que ces retrouvailles aient lieu…
Une petite voix au fond de moi est quand même d’un autre avis… elle lance une alerte FBI pour me raisonner… Fausse Bonne Idée d’apporter le cadeau en de pareilles circonstances, entourées d’incertitudes et de questions…
De toute façon, je ne me sens pas le courage de rentrer à nouveau… d’affronter tous les bruits de la maison de la porte d’entrée jusqu’à ma chambre, dans les deux sens, courir le risque de réveiller mes parents, le risque de devoir donner des fausses explications pour une sortie nocturne qui aurait l’air suspecte, le risque de susciter des inquiétudes… non, je préfère ne pas tenter le diable… et puis, je suis quand même un peu pressé… 10 minutes ça passe vite… de toute façon, le maillot ne va pas se périmer… si le bogoss m’appelle ce soir, il y aura probablement d’autres occasions pour le lui donner… au pire je le déposerai devant sa porte…
Je presse mon pas direction le pont St Michel… lorsque je quitte le quartier, la ville est déserte, et silencieuse.
J’ai toujours aimé la ville à cette heure-ci, surtout les ponts, les allées… il n’y a presque pas de voiture, juste des feux de circulation qui changent de couleur dans le vide, ou alors qui clignotent à l’orange… l’éclairage public qui met en valeur les grands bâtiments à l’allure paisible, la Garonne qui reflète les lumières d’une ville endormie, une ville sur laquelle le temps semble comme suspendu, dans l’attente d’un nouveau jour…
Tout s'efface autour de moi/Lorsque la ville s'endort
Je ne vis plus que pour toi/Lorsque la ville s'endort
J’avance à grand pas, la démarche d’un garçon pressé qui va rejoindre le garçon qu’il aime. Le vent d’Autan s’est levé, il souffle très fort, il souffle dans mon dos, caresse ma peau, s’infiltre sous mon t-shirt… m’apportant le souvenir toujours aussi vif du premier jour de révisions… et qu’importe si je suis obligé de contourner le Grand Rond, fermé à cette heure tardive… qu’importe si la voix de Madonna ne vient pas me donner pas des ailes en sortant d’une autoradio… c’est une autre chanson qui trotte dans ma tête, dans la ville endormie…
Le silence me poursuit/Lorsque la ville s'endort
Je voudrai peupler la nuit/Lorsque la ville s'endort
Le vent d’Autan a dégagé le ciel, la lune apparaît de trois quarts. Peut-être que le cœur de Jérém s’est dégagé aussi… que le bogoss s'est calmé… qu’il va avoir envie d’une bonne baise… d’une bonne tranche de plaisir que je lui offrirai avec bonheur… peut être qu’il me demandera de rester dormir, et qu’il aura envie d’un câlin… peut-être qu’on parlera de la finale… peut-être que malgré tout, tout n’est pas perdu… peut-être que notre complicité se construit aussi au travers de ces petites ruptures… peut-être que…
Ton amour n'est pas ce que tu crois/C'est un décor
Mais un jour viendra/Où tu sauras m'aimer plus fort
Je suis impatient de le retrouver, de retrouver le mec qui fait battre très vite la chamade à mon petit cœur… et puis… comment ne pas être impatient de goûter à la puissance sexuelle d’un garçon capable de m’offrir un plaisir total, impliquant, emballant les cinq sens ? Comment ne pas se laisser porter par ce vent qui souffle toujours, direction de la rue de Colombette ?
Pourquoi ces rencontres impromptues dans la nuit me paraissaient si excitantes ? Est-ce leur caractère imprévu ? Le fait qu’il pense à moi dans ces moments de solitude après une soirée ?
Je fends la nuit fraîche de ce mois de juillet, gai et excité comme un pinson… je suis tellement sur un petit nuage que j’arrive devant la porte de l’immeuble du bobrun sans presque m’en rendre compte.

Mon cœur bat à tout rompre… mon bras commence à se lever pour poser mon doigt sur le bouton, mais mon geste s’arrête brusquement. J’ai besoin de quelques secondes pour reprendre mon souffle… je me rends compte que j’ai carrément fait le trajet au pas de course pour arriver si vite…
J’en profite pour essayer de me convaincre que tout cela est bien vrai. Pour essayer de trouver une attitude convenable, pour ne pas trop montrer la fébrilité de mon envie. Déjà que j’ai réagi au quart de tour après son sms, un message qui ressemble clairement à un claquement de doigts… je dois me ressaisir… retrouver un peu de dignité pour pouvoir la perdre devant sa queue tendue…
De toute manière, mon Nico, le bogoss sait que tu es raide dingue de lui et que tu ne peux pas lui résister… il sait que tu viendras à chaque fois qu’il claquera des doigts, et puis tu en as une de ces envies… regarde toi, Nico, tu bandes déjà à l’idée de le voir nu, de le sucer, tu mouilles mon petit… tu ne peux pas résister à Jérém, c’est trop tard…
Dès que mon doigt se pose sur la sonnette, la porte se déverrouille avec ce petit bruit électrique typique…
Lorsque j’arrive devant la porte de son appart, je la trouve entrebâillée. Je pousse le battant et je me retrouve dans cette chambre que je connais désormais par cœur. Je suis un peu comme chez moi…
Seule la faible lampe sur sa table de nuit est allumée, la pénombre règne dans la pièce. Jérém est assis sur le canapé, devant la télé allumée avec le son très bas. Une bouteille de bière à la main et une cigarette-faite-maison à la fumée et à l’odeur bien caractéristiques dans l’autre.
Je referme lentement la porte derrière moi, en essayant de faire le moins de bruit possible.
Le bogoss porte un simple débardeur blanc à cotes fines qui met diaboliquement en valeur ses pectoraux, ses épaules, le V de son torse, sa chaînette négligemment abandonnée dans l’arrondi, sur la peau mate …
Son bassin est moulé dans un boxer DIM vert à l’élastique blanc, du meilleur effet.
Le relief de sa bosse se dessine sous le tissu élastique et cette vision me met d’entrée en situation… en situation d’avoir grave envie de lui…
« Salut » je lui lance.
Pour toute réponse, le bogoss expire un bon nuage de fumée.
Il est à craquer. Une légère brise s’infiltre par la porte fenêtre entrouverte, caressant mon visage et mon cou et éveillant encore un peu plus mes sens déjà excités au possible…
Je me tiens là devant lui, l’air con, attendant de savoir de quoi il a envie. J’attends et je le regarde. Il me toise, avec son regard froid, viril, ce regard qui me déshabille à lui seul, qui me met mal à l’aise autant qu’il m’excite, ce regard dur de prédateur, ce regard qui me fait sentir une proie, un objet à sa merci… un regard lubrique, perçant, désinhibé… je devine que Jérém a déjà pas mal fumé… je devine dans la fixité de son regard, à son silence, à son immobilité qu’il est stone… et ça, en général, ça annonce des ébats bien chauds…
Son regard est toujours fixé sur moi… son corps reste immobile, exception faite pour sa main portant régulièrement la cigarette à ses lèvres et pour son torse, expirant tout aussi régulièrement de bonnes volutes de fumée…
L’attente se prolonge, transformant peu à peu mon excitation en un état de malaise qui gagne rapidement mon esprit.
Je réalise que depuis de longues secondes je suis planté là, en train d’adorer du regard ce mec qui me rend fou… et, de ce fait, de lui montrer chaque seconde un peu plus ma vénération, mon désir, mon envie…
Je me sens de plus en plus ridicule, pathétique, humilié… c’est un paradoxe… c’est lui qui est là, devant moi, habillé tout juste d’un débardeur et d’un boxer… et c’est moi qui me sens nu devant lui…
J’ai trop envie de le toucher, de le sucer… et aussi de sortir de cette étrange situation…
Je fais un pas vers lui : et là, je vois le bogoss lever un doigt dans le prolongement de sa bouteille de bière et y associer un regard très déterminé… le tout étant une sommation de m’arrêter…
Mais à quoi joue-t-il ce ti con ? De quoi a-t-il envie ?
Son geste sec et puissant a le pouvoir de stopper net mon élan. Un petit sourire coquin se dessine désormais au bord de ses lèvres, me faisant sentir encore plus con qu’avant.
Il faut que je débloque cette situation, car elle devient insoutenable pour moi.
« Jérém… » je lui lance, la voix étranglée par le malaise et l’excitation, déglutissant difficilement ma salive, un nœud dans la gorge qui me fait presque mal.
Toujours silence de sa part.
« Jérém… » je reprends en me faisant presque violence pour y aller cash « j’ai envie de toi… ».
Un sourire des plus sexy et coquins illumine alors son visage. Putain de ti con, décidemment il n’est pas aussi stone que je l’imaginais, en tous cas il est assez maître de lui-même pour prendre du plaisir à me pousser à lui montrer clairement le désir fou qui m’amené à lui, à cultiver ce désir avec cette façon de me tenir à distance, de me dominer par la frustration…
Le petit con est en train de me chauffer à bloc… le coquin semble avoir bien intégré que plus il me fait attendre, plus son corps me paraîtra un cadeau lorsqu’il voudra bien me permettre d’y accéder, plus j’aurai envie de tout lui donner… plus il me chauffe, plus il ressentira en lui ce pouvoir magique, le pouvoir d’être désiré par-dessus tout, le pouvoir de donner du plaisir ou de priver de ce plaisir, et d’alimenter ainsi un désir encore plus grand…
« T’as envie, hein, dis-le que t’es venu parce que t’as envie de me sucer… » je l’entends me lancer à brûle-pourpoint.
« J’ai envie de te sucer, Jérém… » je capitule sans résistance.
Il me toise toujours. Souriant et sexy comme pas permis. Je fonds. Une idée se présente alors dans ma tête, comme une évidence. Il veut sentir que je suis fou de sa queue… alors je vais lui donner ce dont il a besoin…
« S’il te plait, laisse-moi te sucer… » je me mets à genoux devant lui au sens figuré, en attendant que le sens propre soit de mise.
Son silence insistant me rend fou… j’ai l’impression que je me suis mis complètement à nu, et le mec n’a pas l’air de réagir… je commence à me sentir humilié à un point qui en devient trop même pour moi, je commence à lui en vouloir…
« Putain, mais tu veux quoi ? » j’arrive à lui balancer, agacé « si tu veux pas que je te suce, pourquoi tu m’as fait venir ? ».
« Calme toi, mec… » je l’entends lâcher, railleur.
Enfin, le silence est brisé. J’en profite pour enchaîner :
« T’as envie de quoi ? ».
« C’est toi qui a le plus envie… » fait-il avec cette arrogance de petit con à gifler qui le rend si sexy à mes yeux « tu crèves d’envie de me sucer… ».
Petit con, va ! Mais petit con sexy à un point que je te donnerais la bonne pipe sans hésitation… mais pas avant de t’avoir un peu chauffé à mon tour…
« Et toi tu crèves d’envie de te faire sucer… je te rappelle que c’est toi qui m’a fait venir… » je lui balance à la figure, entre énervement et moquerie.
Le petit con affiche désormais un sourire à la fois narquois et coquin.
« Tu vas sucer, oui… » il finit par me lancer.
Enfin ça devient sérieux.
« Je vais me mettre à genoux entre tes jambes et te sucer comme tu aimes… » je me lâche, fou comme jamais « tu vas pas regretter de m’avoir fait venir… ».
« Ouais, tu vas sucer… et tu vas en avoir pour ton grade… » fait-il sur un ton de plus en plus arrogant et dominant, avant d’enchainer « mais d’abord… goûte ça… ».
Et là, ajoutant le geste à la parole, le petit con tend le bras dans ma direction… au bout de ses doigts, son joint à moitié cramé laisse échapper un filet de fumée fin et intense…
Euh… je ne suis pas sur… je n’ai jamais tiré la moindre taffe ne serait-ce que d’une cigarette… me voilà devant un joli dilemme…
D’un côté, ça me dit trop rien d’essayer… je suis un garçon bien trop sage, un garçon qui aime garder le contrôle de soi même, un garçon qui n’a jamais rêvé de paradis artificiels… de plus, j’ai peur de ne pas aimer du tout, d’avaler la fumée de travers, de tousser… bref, de me ridiculiser devant mon bobrun…
D’un autre côté, si je refuse… je risque de passer pour une mauviette… bref, si je refuse, je risque de me ridiculiser devant mon bobrun…
Dans le doute, je préfère prendre le risque… lequel ? Celui de l’action… mieux vaut avoir des regrets que des remords…
J’avance vers le bogoss et j’att le joint, geste qui amène mes doigts à effleurer les siens au passage… c’est incroyable… rien que ce petit contact suffit à me donner des frissons indicibles… c’est comme si ce mec dégageait une énergie sensuelle à laquelle je suis particulièrement sensible, une énergie capable de provoquer instantanément des étincelles sur ma peau et dans mon corps tout entier, dès le tout premier contact…
Je porte le petit bout difforme entre mes lèvres et j’aspire… c’est chaud, amer, ça pique au fond de la gorge… je ne trouve pas ça agréable pour un sou… c’est déjà pas mal que j’arrive à ne pas tousser… j’aurais vraiment l’air con…
« Ne garde pas trop la fumée, vas-y, expire… » fait le bobrun, l’air amusé par le spectacle de débutant que je suis en train de lui offrir.
Je suis son indication et j’expire lentement la fumée chaude… franchement, je ne ressens aucun effet… à part une frustration montante de toujours ne pas avoir sa queue entre mes lèvres…
« Tu peux tirer une autre taffe… » je l’entends me lancer, alors que je lui tends le chichon en retour.
« C’est pas pour moi ça… » je lui réponds, tout en allant au bout de mon geste, en lui rendant le joint et en effleurant une nouvelle fois ses doigts… et ce coup-ci, je ressens des frissons encore plus électriques que les premiers…
Des frissons qui me retournent comme une chaussette… des frissons qui me poussent à lâcher des mots dont je suis le premier surpris :
« Quitte à tenir un truc entre les lèvres, je préfère que ce soit un truc plus conséquent… ».
Le bogoss, désormais en train de tirer sur le petit bout fumant, semble avoir du mal à contenir un joli sourire amusé… ça c’est une des choses qui me rendent le plus fier, le plus heureux… les rares fois où j’arrive à le décrisper, à provoquer ce sourire à la fois coquin et un peu in sur son visage… l’entendre rire, c’est pour moi la plus douce des mélodies… plus encore que de l’entendre gémir de plaisir, plus encore qu’entendre les râles en bande son de ses orgasmes…
Un instant plus tard, je suis à genoux, entre ses jambes… je pose le nez, je laisse trainer les lèvres sur la bosse de son boxer… j’inspire, j’aspire, j’hume, je me délecte, insatiable, enivré, bien plus sensible aux délices de ses odeurs de mec qu’à l’effet de la fumée d’herbe… ah, les goûts et les couleurs…
Tout en titillant son gland au travers du tissu fin, je glisse doucement les doigts à l’intérieur de l’élastique de boxer, pile en correspondance de son pli de l’aine saillant… je sais très bien où j’ai envie d’aller… le boxer glisse lentement sur ses hanches, il glisse jusqu’à ce qu’il reste coincé autour du gabarit de son engin raide et chaud…
Mes doigts se révèlent alors pleins de ressources… dans une sorte de chorégraphie millimétrée, ils écartent l’élastique, effleurent la bête, tentent de la dégager… de nouvelles odeurs se dégagent au fil de l’opération… je sens une bouffée de chaleur monter à mon visage… sa queue, c’est mon joint…
Son manche est vraiment super tendu… alors, lorsqu’il retrouve sa liberté, lorsqu’il est enfin dégagé de sa prison de coton, il a un mouvement de ressort qui se solde par un contact fugace mais assez appuyé avec mon nez, à l’évidence trop proche de l’action… une sorte de bifle involontaire, naturelle, inattendue, accidentelle…
Le bel engin se dresse désormais devant mes yeux… je suis comme un gosse le soir de Noel, un gosse qui vient de défaire un paquet bien emballé et d’y trouver à l’intérieur le plus beau cadeau qu’il n’ait jamais imaginé…
Je viens d’emboiter nos deux anatomies, d'établir le contact entre nos deux corps, de mettre en route la machine à excitation, à plaisir… je viens de poser mes lèvres sur son gland...
Nos énergies sexuelles respectives se rencontrent, se mélangent, s’amplifient, commencent à circuler en boucle d’un corps à l’autre, nous unissant dans une sorte de communion des sens… je ne sais pas si le beau brun ressent la même chose… mais en ce qui me concerne, j’ai l’impression de sentir non seulement mon propre plaisir se propager dans tout mon corps, mais le sien également… c’est une sensation délirante, enivrante, comme un état second…
Une petite brise rentre de la porte fenêtre ouverte, caressant ma peau, excitant un peu plus mes sens… je commence à chauffer, à me sentir complément désinhibé… je me sens comme stone… et je suis sûr que la petite taffe sur le joint n’a rien à voir là-dedans… ce qui me rend stone à ce point, ce sont les retrouvailles avec ce garçon, ces retrouvailles inespérées, après une semaine d’abstinence et d’angoisse…
Je suis tellement heureux de l’entendre haleter sous l’effet de mes caresses buccales… je sens qu’il a envie de jouir… je me dis que je vais accélérer le rythme pour l’amener vite à l’orgasme… j’ai tellement envie de retrouver son goût de mec…
C’est là, qu’un élément perturbateur vient troubler la perfection de l’instant… le bruit assourdissant de la sonnette de l’interphone retentit dans le silence de la nuit toulousaine…
Instantanément, le bogoss porte ses mains sur mes épaules, me repousse vite fait, éloignant de ce fait mes lèvres de son manche, se lève du canapé en me bousculant… la queue en l’air, tendue, toute humide de ma salive, à deux doigts de jouir, il se jette carrément sur le combiné de l’interphone… son geste est tellement précipité que le combiné lui glisse deux fois des mains…
Il la ratt de justesse, à hauteur de ses mollets… il le porte à hauteur de son visage et je l’entends lâcher sur un ton anxieux :
« Oui… », suivi d’un petit blanc pendant lequel le bogoss à poil écoute une voix à l’autre bout du fil, une voix dont je ne perçois qu’un faible grésillement.
Dans la pénombre je vois l’inquiétude se dessiner sur le visage de mon bobrun…
« Euh… ouais… » je l’entends proférer une seconde plus tard, alors que son regard vient clairement balayer dans ma direction.
Je commence à être inquiet moi aussi… instinctivement, je me relève, je m’assois sur le canapé, tout en me posant évidemment la question de savoir ce qui se passe…
Sur ce, j’entends le bogoss lâcher :
« Ok… bah… alors monte… ».
Hein ?!?!?! Qui ? Quoi ? Qui c’est qui va monter ? Pourquoi ? Pour quoi faire ????
Je vois le bobrun raccrocher le combiné aussi précipitamment qu’il l’avait décroché… je le vois se ruer vers le canapé, attr son boxer, le passer à la vitesse de l’éclair… j’ai beau essayer de lui demander ce qui se passe, je n’ai pas de réponse… je le vois se diriger comme une furie vers la salle de bain…
Un instant plus tard, j’entends toquer discrètement à l’entrée… Jérém sort de la salle de bain avec un short rouge qui, combiné avec son débardeur blanc, le rend sexy en diable… en trois enjambées il travers le petit séjour… sa main se pose sur la poignée, le battant s’ouvre…
Et là, une surprise m’attend, une surprise de taille. Se tenant dans l’embrasure de la porte, un charmant garçon vient d’émerger de la faible luminosité du couloir de l’immeuble. T-shirt marron plutôt ajusté à son torse bien charpenté, des biceps rebondis, un cou puissant, un dos râblé, un short foncé finissant sur deux mollets puissants et recouverts d’une bonne pilosité, des mollets de rugbyman…
Thibault est là…
Celle-là, vraiment je ne l’ai pas vu venir… et à en juger de son expression, le bomécano est tout aussi surpris de me trouver là que moi de le voir débarquer… tout comme, à en juger de sa réaction, Jérém non plus n’avait pas prévu ça…

[Bonjour les fidèles de Jérém&Nico, à l’occasion de ce premier épisode de 2017, je profite d’abord pour souhaiter, à vous et aux personnes qui comptent pour vous, une fois de plus une bonne année 2017, riche en tout ce qui pourrait vous rendre heureux et en paix avec vous-même.
Je profite également de l’occasion pour vous signaler que sur la page accueil de mon site, vous pouvez trouver le premier épisode de la série « Le t-shirt de Jérémie » en version audio, raconté par une voix masculine très agréable à écouter, parfaite pour donner une nouvelle dimension à l’histoire de Jérém&Nico.
Comme toujours, la version intégrale de cet épisode est à retrouver sur jerem-nico.com.
Bonne lecture, donc, et bonne écoute].

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